La beauté de l'arc japonais est célébrée dans l'ouvrage de l'écrivain Nyozekan Hasegawa, Beauté de l'étiquette (Rei no Bi), dans lequel il écrit :"Je ne sais d'où vient la beauté de l'arc japonais. Aucun autre arc au monde n'a une forme et une courbe aussi esthétiquement agréables à regarder que celles de l'arc japonais. La courbe de la plupart des arcs dans le monde, présente une forme semi-circulaire ordinaire avec une poignée au centre, tandis que l'arc japonais possède une poignée placée de façon asymétrique à environ un tiers de la longueur totale, formant ainsi deux courbes (Sori) distinctes, les deux assurant une élasticité de puissance continue, distribuée également dans tout l'arc, créant ainsi un parfait état d'équilibre. La courbe juste au-dessous de la poignée est souvent considérée comme masculine et de caractère dynamique, tandis que la courbure le long de la partie supérieure de l'arc, près de la pointe (Urahazu), est considérée comme plus délicate, d'un équilibre féminin, semblable à la silhouette d'une élégante princesse (Himezori). L'arc symbolise cet équilibre entre le masculin, qui représente la puissance, et le féminin, plus délicat et réceptif".
Le Maître Hasegawa a fait une description très poétique de la beauté visuelle de l'arc et de sa dynamique. L'équilibre parfait des contraires donne à l'arc sa beauté. Lao-Tseu, l'un des plus grands philosophes chinois à également utilisé l'analogie de l'arc pour exprimer la mise en équilibre des contraires universels. L'équilibre entre le faible et le fort était comme la "Voie du Ciel" (Tendô). "La Voie du Ciel est semblable à l'arc qui se tend". L'équilibre des contraires est la beauté même.
Lorsque l'équilibre dynamique de l'arc se confond avec celui du corps de l'archer, au moment ou l'arc et la flèche sont en pleine extension, une figure circulaire d'une grande beauté se forme, que les Japonais ont aimée et chérie pendant des siècles et dont la forme est restée intacte jusqu'à aujourd'hui.
Manuel de Kyudo p15