lundi 3 mars 2008

STAGE TOURS / LIFKT 2008, par C. Kosmala

Stage du samedi 26 et dimanche 27 janvier 2008 de la ligue Ile de France (LIFKT) et de l’association tourangelle de Kyudo traditionnel (ATKT) à Tours encadré par Laurence Oriou Sensei, Kyoshi 6ème Dan et Charles- Louis Oriou Sensei, Renshi 6ème Dan, assistés de Dominique et Thierry Guillemain d’Echon Sensei, Renshi 5ème Dan.

Stage Emotion
Une nouvelle fois, l’Association Tourangelle de Kyudo Traditionnel (ATKT) accueillait ce stage tous niveaux dans le très fonctionnel Centre Technique Régional Omnisport (CTRO) de la ville de Tours. Ce fut une nouvelle réussite à l’actif de l’ équipe expérimentée ATKT, de son président Loïc Kerisit et aussi de leur bienfaitrice Françoise Laval qui a enclenché depuis plusieurs années ce processus magique.
Quel plaisir de pouvoir se retrouver ainsi autour de nos Sensei émérites dans un tel cadre et avec cette chaleureuse ambiance ! Pourtant cette année, la tâche était plutôt délicate avec une rénovation en cours du CTRO et une importante participation : 86 participants.

Samedi 26 janvier 2008 -
Rassemblement, moment intense : Rei !

Pour la mise en condition, le stage est ouvert par un Yawatashi avec Laurence Oriou Sensei Kyoshi 6ème Dan, ite, assistée de Charles-Louis Oriou Sensei Renshi 6ème Dan , daiichi kaizoe et Dominique Guillemain d’Echon Sensei Renshi 5ème Dan, daini kaizoe :
« l’habile connaît l’émotion »
Les pratiquants se répartissent ensuite entre les 2 shajo constitués :
Laurence Oriou Sensei et Thierry Guillemain d’Echon Sensei encadrent les plus hauts gradés sur le 1er shajo,
- Charles- Louis Oriou Sensei et Dominique Guillemain d’Echon Sensei s’occupent des plus débutants sur le 2ème shajo.
Dans l’un des shajo des makiwara ont été installées en particulier à destination des pratiquants qui n’ont pas encore tiré à la mato.
Après l’Ite Gyosha, les conseils de nos Sensei viennent éclairer notre chemin avec des rappels de points du Manuel de Kyudo :
- l’importance du Taihai, établir l’intention dans le Rei,
- la fluidité requise : yumi no sae ( p20 Manuel de Kyudo),
- l’ouverture de l’arc avec les coudes.

En début d’après midi, Charles- Louis Oriou Sensei nous entraîne dans un impressionnant parallélisme entre le théâtre Nô et le Kyudo. A l’appui de son intervention, nous sont remis des extraits du livre « la tradition secrète du Nô » de Zeami. .
Des messages forts raisonnent en nous et nous interpellent :
- « l’habile connaît l’émotion. »
- « le caractère fondamental du charme subtil n’est autre que la beauté alliée à la douceur »
- « l’aspect général est la peau, les mouvements sont la chair, l’esprit est l’os ».

Après ce beau moment de réflexion intense, pour nous aider dans notre pratique, Charles- Louis Oriou Sensei nous remet aussi :
- une planche sur la morphologie du bras avec une radiographie de la main pour la position du bras d’arc et du tenouchi (p129 Manuel de Kyudo),
- et une proposition de 91 exercices de Kyudo.

Parmi les incontournables de la pratique, sont notamment soulignés les points suivants :
- « empiler les os » avec : l‘unification des points d’ancrage du corps Tsumeai (p 69 Manuel de Kyudo), l’ancrage du bras gauche, l’unification des expansions du corps.
- « concentration de l’esprit » : état de Nobiai, expansion de la pleine ouverture (hikanu yazuka p 70 Manuel de Kyudo),
- « affermissement » : Gobu no Tsume (p 132 Manuel de Kyudo ) et Hachibu no Tsume.

Nous nous remettons en piste pour nous confronter à la mise en pratique de tout cela dans notre tir :
« Agir n’est pas difficile, ce qui est difficile, c’est de bien agir »
Concomitamment des ateliers sont organisés pour travailler : le tasuki sabaki , hadanugi et hadaire.
La journée touche à sa fin, mais pas le spectacle qui se poursuit avec le plaisir de retrouver le petit groupe d’étudiants japonais du collège-lycée Konan de Saint-Cyr-sur-Loire pour un concert de Taiko.
Tout empreint du son de nos arcs et flèches, maintenant c’est le rythme des sons et des vibrations des taiko qui nous pénètrent , nous transportent dans un fabuleux voyage intemporel et nous remplissent d’énergie : en écho, nos retentissants applaudissements viennent remercier et saluer le talent de ces jeunes étudiants et leur mérite de nous avoir consacré de leur temps pour ce concert.

Le Taiko désigne les différentes sortes de tambours au Japon. Pour jouer du tambour de petites baguettes sont utilisées (bashi),le dessus du tambour est recouvert d’une peau de cheval ou de daim, Le taiko traditionnel est en bois et en forme de tonneau la taille varie de 20 cm à près de 2 m de diamètre. Le terme général pour tambour est Taiko, qui se change en daiko quand avec un préfixe il désigne une famille de tambours ou de taiko (exemple : le odaiko est un nagado-daiko géant).

Pour les plus vaillants d’entre nous la soirée se poursuivra par un entrainement de tirs libres.
Et maintenant toute la nuit est à nous pour méditer sur les textes remis par Charles- Louis Oriou Sensei .

Dimanche 27 janvier 2008 - Rassemblement, nouvelle émotion : Rei !



Ce dimanche enchainera par un Hitotsu Mato Sharei avec Laurence Oriou Sensei, Charles- Louis Oriou Sensei, Dominique Guillemain d’Echon Sensei et Thierry Guillemain d’Echon Sensei:
« ce qui met en évidence la beauté des attitudes, c’est l’esprit »

Dans les deux shajo, sous la vigilance de nos Sensei, la pratique reprend sur la base des conseils prodigués la veille.
Une discrète équipe de la TV locale vient interviewer Laurence Oriou Sensei et faire quelques prises de vues.
Vous pourrez visionner cet enregistrement avec des interviews de pratiquants , Denise Taphorel (ATKT) et Michel Dupont (MASK)sur le site :

http://www.tvtours.fr/emissions.php?e=journal
Sélectionnez le journal du 29/01/2008, et attendez que ça se charge. Le reportage se situe dans les 3 dernières minutes.

Les derniers tirs en sharei seront l’occasion de nous rappeler à la rigueur du Kiza, avec les conseils judicieusement à propos de Michel Martin Sensei,Renshi 6ème Dan.

La clôture du stage résonnera de notre bouquet d’applaudissements et de remerciements :
- à nos Sensei pour leur détermination à nous faire progresser sur la voie du Kyudo et leur patience,
- et à l’ATKT pour le temps et l’énergie consacrés à la réussite de ce stage.

« La substance est comparable à la fleur, l’effet second au parfum »
Nous emportons avec nous un parfum que nous distillons durant le voyage qui nous ramène vers nos foyers et qui nous donne le goût et l’envie de revenir.