mardi 24 mai 2011

jeudi 26 novembre 2009

L'esprit du tir de cérémonie

"Sha wa, Rei ni Hajimate Rei ni Owaru - Le tir commence avec l'étiquette et finit avec l'étiquette", siginifiant par-là que l'on devait agir en fonction du moment, du lieu, de l'importance de la situation.
Si l'on garde cela à l'esprit, les mouvements effectués lors du tir deviendront gracieux et solennels, créant par-là même un état d'esprit empreint de sérénité et de pureté de coeur, représentant l'harmonie entre le tir et les règles de l'étiquette. L'application de cette sincérité à chaque flèche est l'objectif du Kyudo.
C'est la signification du vers classique du Raiki : "Ce tir est l'enseignement légué par le sage, et exprime qu'il ne saurait y avoir de mouvement, que ce soit en avançant ou en reculant, sans courtoisie ni justesse."

Le tir de cérémonie ne reflète pas seulement des valeurs traditionnelles. En tant que forme solennelle du tir, il est le moyen de donner forme à des gestes et à un comportement de base, et d'illustrer tant une technique, que des principes de tir. Le tir de cérémonie a donc toujours été pratiqué depuis les temps anciens par un archer expérimenté maîtrisant tous ces principes.
MdK P76
A gauche Kawamura Sensei Hanshi 8th dan et Toba Sensei Hanshi 8th Dan

vendredi 6 février 2009

JANVIER 2009 A TOURS

STAGE DE TOURS 2009

Ce moment tant attendu aura encore rassemblé cette année 91 participants.

Un stage animé par Claude LUZET Sensei et Dominique GUILLEMAIN D'ECHON, avec pour thématique l'analogie du bambou dans la relation de Shahô-Shagi No Kihon, du Kihontai et des Shahô-Hassetsu :

"Lorsqu'on tire, les huits étapes décomposées ci-dessus doivent former un cycle complet, sans coupure. Ainsi, comparant les huit étapes du tir à une tige de bambou qui comporterait huit noeuds, on peut considérer d'une part qu'il y a huit noeuds indépendants, et d'autre part qu'ils sont intimement liés en une seule et même tige." (MdK p59)

L'ATKT remercie tous les participants pour leur confiance et leur présence à ce stage.
(Photos P. DEQUINCEY)

vendredi 26 septembre 2008

Extraits du livre : Kyudo, Essence et pratique du tir à l'arc japonais

Découvrir son vrai soi
Nous avons tous un besoin naturel d'équilibre dans la vie. Nous passons beaucoup de temps à le chercher, à travers différents chemins : la religion ou la philosophie, les arts, le travail, la distraction, ou la famille et l'amitié. Malgré leur diversité apparente, ces chemins ont tous un fond commun. Ils donnent en effet de la valeur et un sens à nos vies et nous apportent amour, sécurité, espérance et la certitude que ces vies valent la peine d'être vécues. Bref, ils nous aident à faire face aux interpellations de l'existence.
Le kyudo est aussi l'un des chemins de la vie et lui aussi peut nous aider à trouver l'équilibre. Mais en soi, le kyudo ne va pas résoudre nos problèmes ou ajouter quoi que ce soit à nos existences - en tous cas pas au début. Toutefois, l'exercice du kyudo va méthodiquement détacher les couches protectrices derrières lesquelles nous protégeons notre ego, jusqu'à ce que notre vraie nature se révèle. En un mot, le kyudo met à jour nos défauts. C'est à partir de ce moment qu'il nous appartient de nous examiner à fond et d'équilibrer notre caractère en conséquence. Ainsi, le kyudo oeuvre en parfait harmonie avec les autres chemins. Il n'est censé remplacer aucun d'entre eux, mais ils peut tous les compléter.
(Kyudo Essence et pratique du tir à l'arc japonais - p39)

vendredi 12 septembre 2008

Extrait du livre "Le Centre de l'Etre" de K.G. DÜRCKHEIM

SUR LE CHEMIN, IL FAUT MAITRISER UNE TECHNIQUE,

Mon maître de tir à l'arc, Umeji Roshi, à écrit un petit article qui a pour titre : "Le Tao c'est la technique, la technique c'est le Tao". Il explique que l'homme qui sait faire de telle façon qu'il n'a plus besoin de faire laisser place à une autre force qui, si elle est authentique et pas dérangée par autre chose, représente déjà une manifestation de la Grande Vie.
Afin de maîtriser la technique, il ne faut pas penser trop vite à la performance. Dans la pratique du tir à l'arc, vous tirez pendant trois ans sur une cible qui est située à une distance de trois mètres. Vous n'avez pas à faire une effort performant pour l'atteindre.
Pendant les premiers mois, celui qui tire et l'arc sont opposés l'un à l'autre. Et l'arc ne fait pas du tout ce que vous voulez ! Ce n'est qu'après des mois d'entrainement quotidien que vous vous sentez uni à l'arc. Ensuite c'est la cible qui est en opposition avec celui qui tire. Et là encore il vous faut des années d'exercice quotidien pour que celui qui tire, l'arc, la flèche et la cible ne fassent qu'un.
Le maître d'exercice est sévère, d'autant plus s'il vous sent engagé à partir de votre volonté. Je m'entendais dire : "Enlevez donc la cible de votre oeil !" Mais avec quoi dois-je regarder, avec quoi dois-je viser ? "Il ne s'agit pas de viser!" "Votre menton ! Vous êtes là comme un animal qui fonce sur sa proie!" "Votre visage ! pourquoi êtes-vous si crispé ?" Au début je ne comprenais pas cette formation et j'avais parfois du mal à accepter ces remarquent qui bousculent l'ego. Mais année après année, j'aboutissais à cette attitude où tout va de soi-même. Cet enseignement fait qu'après un certain temps vous êtes capable de mettre à la disposition d'une force plus profonde la technique que vous maitrisez parfaitement parce qu'elle est nettoyée d'un moi qui jusque-là était encore trop engagé. L'exercice, c'est se mettre au service de quelque chose de plus profond qui fait le travail pour vous. La technique chaque jour renouvelée nettoie le moi qui se sent obligé de toujours faire. Il peut alors arriver que votre main s'ouvre comme une fleur, sans que vous l'ayez voulu, et la flèche part, sans que vous ayez voulu qu'elle parte !
Le jour où pour la première fois j'ai eu cette expérience, le maître à couru vers moi. Il était ravi ! C'est comme s'il avait soigné un enfant pendant des années et que pour la première fois, celui-ci marche tout seul ! En cet instant m'apparaissait l'amour du maître qui, dans sa façon d'être sévère et dur, est vraiment un avec son disciple sur le plan de l'être intérieur. Il n'avait aucun intérêt pour ma biographie mais était attentif à l'Etre essentiel dont il cherchait la libération à travers un exercice.
Le moi naturel a l'ambition d'être vu, d'être reconnu, d'être au centre, d'être compris ; c'est le petit pécheur. Le moi existentiel est enfermé dans sa conscience objectivante, qui doit comprendre, qui doit toujours encore faire ; c'est le grand pécheur. Le chemin c'est réaliser à travers un exercice un moyen de s'apercevoir de la différence entre soi-même encore identifié au moi accroché à l'existence et celui qui est capable de mettre le moi bien entrainé à la disposition de que quelque chose de plus profond. La performance n'a de sens que si elle est l'expression d'un moi nettoyé de toute ambition.
Dans le tir à l'arc, il n'est pas tellement important d'atteindre la cible ou non. C'est l'attitude qui compte, la confiance qu'on donne à ce quelque chose de plus profond. La maîtrise du moi fait la preuve de la liberté spirituelle de l'homme entier. Le sens de l'exercice est la transparence à une force transcendante dans l'action.
Le but de chaque entraînement sera toujours la performance. Dans le tir à l'arc, c'est le centre de la cible.
Mais nous devons faire la différence entre le but de l'entrainement et le sens de l'exercice qui est l'homme transformé.
Le moment suprême du tir à l'arc est une action dans laquelle l'homme entier est engagé. Et c'est là qu'il exerce, éveille et démontre la possibilité d'un non-faire dans l'action.

Extrait du "Centre de l'Etre" de Karfield Graf Dürckheim